Le spationaute a passé quelques jours en Polynésie française, répondant à l’invitation d’une classe de l’école de la Mission. Une chance inouïe pour ces élèves de rencontrer « un modèle de réussite » et pour le public qui s’est déplacé en masse de le voir et l’écouter.
Près de 2 000 personnes sont installées sous le grand préau de la cour de l’école de la Mission. Il est 7h30 et Thomas Pesquet arrive bientôt. Depuis l’entrée, des panneaux ont été installés, racontant les missions du spationaute, ingénieur et pilote d’avion, détaillant des espèces vivantes polynésiennes, reprenant des cartes de l’univers et des planètes… Ce projet a été mené en 2021 par l’institutrice Revanui Puravet-Buillard. C’est autour de la mission Alpha, le deuxième séjour à bord de la station spatiale internationale de Thomas Pesquet, entre avril et novembre 2021, que certains cours sont menés : sciences, littérature, un journal de bord… Bref, les enfants de CM1 se prennent de passion pour l’espace et le spationaute et disent à leur institutrice qu’ils veulent l’inviter en Polynésie française.
« Ils lui ont écrit qu’ils rêvaient de le rencontrer », résume Hereana Le Mouchon, directrice de l’école de la Mission. À ce moment-là, personne encore n’imagine recevoir une réponse et encore moins un « oui ». Mais l’invitation suscite l’engouement des parents d’élèves qui souhaitent proposer un billet d’avion, un séjour clef en main au fenua, histoire d’appuyer les mots des enfants et le président du Pays, qui entend parler du projet, le soutient. Et un jour, un mail arrive, confirmant la venue de Thomas Pesquet. « Ça a été une surprise quand on a eu sa réponse. À la rentrée, nous avons reçu un mail et on s’est vite organisé. Les enfants n’y croyaient pas ! », sourit la directrice.
Et nous voilà, samedi 29 janvier, Thomas Pesquet arrive. Les joueurs marquisiens de percussions traditionnelles font résonner fort les pahu et les femmes appellent le spationaute à venir. Un frisson parcourt l’assemblée déjà installée qui commence à applaudir et à laisser exploser sa joie. Il est là, vraiment là. Après un accueil en spectacle, il s’installe sur scène avec les élèves de la classe de CM1 qui, chacun leur tour, lui posent une question. Comment préserver la planète ? C’est quoi l’océan interconnecté ? Pourquoi faire pousser des plantes à bord de l’ISS ? Que mange-t-on à bord de la station spatiale internationale ? Il répond : « À chaque fois qu’on fait quelque chose, il faut réfléchir à son impact. » « L’océan interconnecté, c’est dire que la mer est partout la même sur la Terre. » « L’ISS est ravitaillée une fois tous les deux mois, mais pour des missions longues durées, il faudra réussir à faire pousser des plantes et aussi développer l’agriculture. » « Les débutants mangent de la purée, c’est facile. Le riz c’est très compliqué. Tout flotte et tout peut partir un peu partout… » Les gens rigolent, les enfants remercient et tout le public, captivé, écoute cet homme raconter l’extraordinaire. Thomas Pesquet expliquera plus tard l’importance de venir en Polynésie pour que ces enfants le voient « en vrai ». Les réseaux sociaux n’auront jamais le même impact qu’une telle rencontre. « L’idée est de gommer les distances. Nous sommes des gens normaux. » Il assure que lui-même n’imaginait pas aller jusque-là et que sa grand-mère lui disait qu’il ferait « comme tout le monde », mais c’est petit à petit que le chemin l’a mené jusqu’aux missions dans l’espace. Aujourd’hui, il n’hésite pas à citer l’aventurier Mike Horn : « Si tes rêves ne te font pas peur, c’est qu’ils ne sont pas assez grands. » Il s’est dit touché par la gentillesse des gens et la facilité de discuter avec eux et espère revenir. Croisons les doigts car c’était vraiment trop court !
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