À moins d’une heure de Tahiti, grâce aux nombreux vols possibles avec Air Tahiti, Raiatea est très accessible et reste pourtant mystérieuse. Son histoire, ses formations géologiques, sa faune, sa flore… Tout fait d’elle une exception. Une cigale endémique, unique au monde, une fleur qui ne pousse qu’ici, le site historique exceptionnel, Taputapuātea. Raiatea la sacrée est au cœur de la Polynésie et aussi dans le nôtre…
À Raiatea, l’atmosphère est presque irréelle et elle correspond bien à l’île. Quelques nuages gris qui s’accrochent aux sommets des montagnes, l’horizon où la mer et le ciel se confondent, les ondées qu’on entend arriver et qui arrosent une nature luxuriante. Une île pleine de mystères. Pour mieux l’aborder, il faut commencer par en faire le tour et ne pas louper la traversière. C’est ici que se trouve un site unique, celui des gabbros. « Une curiosité géologique » qui s’explique par la formation de l’île : le glissement du flanc du volcan a formé une gigantesque dépression, devenue la caldeira de la vallée de la Faaroa, et permettant à des roches magmatiques d’apparaître. Ces roches ont ensuite cristallisé puis l’érosion a fait le reste, formant des gouttières. Un panneau indique qu’on trouve des gabbros ailleurs en Polynésie française mais ici, c’est une balade aménagée qui permet de les contempler de près.
C’est aussi d’ici qu’on peut s’émerveiller de la grande vallée de la Faaroa. Un peu plus loin, toujours sur la traversière, un deuxième arrêt donne une vue encore plus étendue sur la même vallée : le Belvédère de Faaroa. D’autres panneaux racontent l’histoire de la vallée, connue pour sa fertilité depuis les temps anciens. Avec ses terrasses horticoles et agricoles, ses systèmes d’irrigation complexes, elle est le « grenier » de Raiatea et même « un grand centre politique ». Coprah, vanille, coton, canne à sucre, noix de coco, élevage de bovins, ananas, maïs, le premier champ semencier de cocotiers hybrides, pins des Caraïbes, aménagement d’un jardin botanique, nono, collection conservatoire d’arbres à pain… Ses activités ont évolué au fil des années et elle est toujours restée au cœur de l’économie de l’île.
Une fois au Belvédère, il faut prendre le temps de se taire et d’écouter. C’est ici qu’on peut entendre la cigale endémique de Raiatea, la Raiateana oulietea, unique cigale de Polynésie française dont les plus proches parents se trouvent aux Samoa. D’une couleur bleu-vert, elle brille, mais est difficile à voir. Au moment de la Covid, alors que le monde se confinait, elle s’était approchée de la ville. Sur sa page Facebook, la commune de Uturoa avait même signalé sa présence tout près de la mairie. Du Belvédère, on peut aussi…
Article rédigé par Lucie Rabréaud
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