C’est parfois ainsi qu’on l’appelle en souvenir de son histoire particulière car la résistance aux colonisateurs fut intense. Dans le musée de l’île, il est écrit que ni le bombardement ni l’incendie du village principal ne firent plier les habitants. Même si aujourd’hui l’ambiance est paisible, l’île est toujours jalousement aimée par ses habitants.
Côté mer
L’incontournable excursion motu pique-nique des îles existe aussi à Huahine et heureusement car depuis la pirogue, l’île dévoile une autre beauté. Bien sûr, on commence avec la femme enceinte allongée. Son front, son nez, sa bouche, son menton, ses seins et son ventre rebondi, dessinés par les montagnes… Sa silhouette est connue, mais reste étonnante quand on la voit en vrai. Pendant la traversée, les guides prennent les ‘ukulele et c’est en musique que l’on profite de la mer. À l’abri d’une baie, on peut se mettre à l’eau et observer tous les poissons se faufilant au milieu des patates de coraux tout près du littoral. Une fois remonté sur la pirogue, on file vers le pont de Mārō’ē, pour passer en dessous. « Baissez la tête ! », plaisante le guide, ce qui fait bien rire les passagers qui, malgré eux, baissent quand même un peu la tête au cas où. On s’arrête à la ferme perlière où des explications sont données sur le cycle de l’huître et la fabrication des perles noires. Unique en son genre : au milieu des perles, des poteries ! Ici, on trouve les œuvres de Peter Owen, un des premiers potiers installé en Polynésie française, qui utilise la terre trouvée au fond du lagon pour émailler sa production de vert, bleu et marron. Après quelques minutes de bateau, c’est l’heure du déjeuner. Sur le motu, des tables en bois sont installées dans l’eau, et après la démonstration de la recette du poisson cru, on peut y goûter, avec les poissons nageant entre les jambes et attendant impatiemment la moindre miette de pain ou restes de repas. S’en suit un tour du côté du récif à la chasse aux coquillages, une initiation au ‘ori tahiti pour les femmes comme pour les hommes, avant de tresser sa propre couronne qu’on gardera en souvenir de cette journée sous le soleil de Huahine.
Côté terre
Deux îles composent Huahine, Huahine nui et Huahine iti, reliées par le pont Mārō’ē construit en 1977. Le tour de l’une et de l’autre compte environ 30km que les touristes aiment faire en voiture, scooter ou encore vélo électrique, qu’il est possible de louer une fois sur place. Pour le vélo classique, mieux vaut une bonne condition physique car il faut réussir à grimper de sacrées montées, notamment pour rejoindre le belvédère où des pancartes appellent à la prudence pour des pentes à 30 %. Mais l’important est de pouvoir s’arrêter facilement pour profiter des sites historiques de l’île, des particularités à ne pas rater et des vues magnifiques sur la mer ou la montagne.
Premier stop : le site de Maeva qui compte plusieurs marae et un musée, construit sur pilotis, qui résume l’histoire de l’île, donne des informations sur la navigation, les sites archéologiques, nombreux, et la formation géographique de Huahine. Quelques kilomètres plus loin, on peut observer les pièges à poissons construits dans des temps anciens et encore en fonctionnement aujourd’hui. Ces labyrinthes de pierres en forme de V mènent les poissons vers des bassins dont ils ne peuvent s’échapper. Arrivés à Faie, il ne faut pas rater les célèbres anguilles sacrées aux yeux bleus. Des « anacondas » plaisantent certains, car la taille de ces animaux est particulièrement impressionnante. Mais elles sont inoffensives assurent les connaisseurs : « Les enfants se baignent avec ! » Il suffit qu’un guide d’une excursion arrive avec un peu de poisson pour les voir glisser les unes sur les autres, espérant attraper un morceau. Impressionnant !
C’est de ce village que part la route vers le Belvédère. Amateurs de grimpette, c’est par ici ! Au point le plus haut, la vue s’ouvre sur la baie de Mārō’ē où les bateaux de croisière s’ancrent pour permettre à leurs voyageurs de rejoindre l’île, faire des excursions et quelques emplettes. Arrivé au sud de Huahine nui, il faut continuer la route qui longe le littoral pour trouver le pont et rejoindre Huahine iti. La route est simple, elle file entre la montagne et la mer, seules quelques habitations ponctuent le littoral avec de magnifiques plages, notamment celle de Hana iti. Il faudra laisser les véhicules en bord de route et descendre un petit chemin à pied pour se retrouver dans un véritable paradis. Les voiliers y mouillent, à l’abri du vent.
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