Votre meilleure amie se marie et vous aimeriez la surprendre ? Et si vous optiez pour une destination méconnue ? À mi-chemin entre l’ambiance insulaire et la bourgade néo-zélandaise, Rarotonga s’impose comme la destination idéale pour vos longs week-ends ou des vacances improvisées… Oubliez les vols long-courriers, à deux pas de chez vous se trouve un cadre aussi familier que dépaysant.
Une pause bien méritée…
Ah les préparatifs du mariage : le choix de police des faire-parts, des tenues des demoiselles d’honneur, du diamètre des ronds de serviette… Beaucoup d’émotions, de tensions et d’appréhension et, au milieu de cette frénésie, un petit interlude/échappatoire bien mérité (rayez la mention inutile) : l’EVJF ou enterrement de vie de jeune fille.
Outre le petit toast émouvant à l’issue de la cérémonie et le montage de ce diaporama toujours un peu gênant où se juxtaposent souvenirs d’enfance et photos dossiers des époux, c’est au témoin de la mariée que revient son organisation. Lourde tâche s’il en est… Car, quand on aborde la question de l’EVJF à Tahiti, les options sont quelque peu limitées.
Petit a, la journée cocooning en hôtel 4 étoiles, somme toute classique, avec le traditionnel combo brunch, pass piscine et spa. Petit b, la sempiternelle tournée des bars et le risque très élevé de rencontrer vos proches, affublée d’un drôle de costume.
Alors évidemment, les spécialistes de l’anticipation contre-attaqueront avec une escapade tout inclus à Las Vegas, mais ce n’est pas sans courir le risque d’un mauvais remake de Very Bad Trip…
Pour parer tout cela, que diriez-vous d’un petit compromis ? Se sentir chez soi tout en étant dépaysé, vivre l’excitation du grand départ en évitant les files monstres à l’aéroport et redécouvrir l’anonymat en terre inconnue… C’est la promesse que vous font les îles Cook, parole de témoin !
Carte d’embarquement s’il-vous-plaît…
Préparez votre valisette, on vous emmène pour une escapade chez nos cousins du Pacifique.
Crème solaire, maillot, pāreu, vanity, débardeur à sequins (vous comprendrez plus tard), écharpe de future mariée ? On a fait le tour de la check-list ? Alors en route pour l’aéroport. Un peu moins de trois heures de vol, c’est le temps qu’il vous faut pour vous sentir complètement dépaysée. L’avion est un peu étroit, certes, mais ça contribue à souder l’équipe de demoiselles d’honneur. Après tout, c’est un peu comme voyager en jet.
Un mimosa, un petit somme et… Kia orana ! Nous sommes arrivées à Rarotonga.
Un joli collier de tiare au sortir de l’avion – jusque-là rien de très surprenant – et on saute dans le premier van.
On dirait que le jeu des sept différences a commencé : ici, on parle anglais et on roule à gauche. Pourtant, on retrouve dans la voix de notre chauffeur cette chaleur toute polynésienne et ce sens de l’accueil qui ne nous est que trop familier. Bon, par contre, de ce qu’on en voit à travers la vitre, on peut oublier les sessions shopping dans les grands malls. Ici, pas de feux de signalisation, pas de chaîne de fast-food et surtout pas de gros immeubles sur plusieurs étages. Nul ne peut ignorer la loi et la loi dit qu’aucun building ne peut dépasser le plus haut cocotier de l’île, ce n’est pas pour nous déplaire.
Tout est mignon, verdoyant, simple et authentique, on croirait revoir la Polynésie d’il y a trente ans. Les jardins sont bien entretenus, les petits bars pittoresques jalonnent les rues tandis que les restaurants colorés ajoutent encore au charme de l’île.
Le taxi nous dépose juste devant notre hôtel, en plein cœur de Muri qui, dit-on, est la commune la plus animée – bonne pioche. Après un check-in rapide, on se dispatche dans les suites, on dépose nos bagages et on en profite pour faire un petit tour du propriétaire. La future mariée pose une option sur le lit king size et un transat bien exposé sur la plage, ne la contrarions pas…
Il est bien 18h quelque part…
On commence à se préparer avant que ça ne parte en pierre-feuille-ciseaux et, en bonnes demoiselles d’honneur que nous sommes, nous ne manquons pas à l’appel de l’Happy Hour.
Un Cosmo au bord de la piscine, n’est-ce pas ça le véritable goût des vacances ? Je ne sais pas si l’herbe est plus verte ici mais de ce que j’en vois, le lagon est tout aussi bleu qu’à Bora Bora en tout cas.
Un deuxième verre pour la demoiselle en blanc avec la tiare, s’il-vous-plaît. On veut bien lui épargner la distribution de goodies en plein cœur de Papeete, mais un gage est un gage, on ne déroge pas à la tradition. D’ailleurs, on ne sait pas si c’est la timidité ou le manque d’assiduité en LV2, mais c’est bien plus drôle de la voir se démener avec les inconnus en anglais.
Pas de décalage horaire, on dirait qu’il est l’heure de dîner. Si, comme nous, vous aimez laisser un peu de place au hasard, suivez les petits lampions en bord de route et laissez-vous guider par votre intuition féminine et votre odorat. La chance est avec nous puisqu’on atterrit au Muri Night Market, une véritable institution. Vous vous souvenez de la grande époque de la place Vaiete ? C’est un peu ça, la touche d’exotisme en plus. Partir entre filles c’est bien, jusqu’à ce qu’il faille se mettre d’accord sur le menu, alors ce petit marché nocturne est la solution à tous vos problèmes. Tacos, ceviche, ramen, butter chicken, vous retrouverez toutes ces cuisines du monde qu’on n’a que trop peu l’occasion d’apprécier à Tahiti. La stratégie est simple : l’une garde la table, les autres se séparent pour faire la queue à chaque stand. La clé, c’est la préparation.
Le party bus
Quelques churros plus tard, il est temps de regagner l’hôtel, mais pas votre chambre… Vous entendez ça ? Oui, ça ne fait plus aucun doute, c’est bien un truck enguirlandé qui s’avance lentement sur fond de Whitney Houston. On n’est jamais vraiment préparé à l’expérience du party bus mais, une chose est sûre, ça vous laisse un souvenir indélébile.
Une fois équipées de notre bracelet VIP fluorescent, il ne nous reste plus qu’à monter à bord (et à dégainer le fameux débardeur à sequins…). Notre « auntie » du soir nous explique le déroulement de la soirée et nous donne les consignes de sécurité. Le concept a l’air plutôt simple : pas d’alcool à bord, mais petit tour de l’île en perspective avec arrêt dans les bars les plus populaires. À partir de là, vous pouvez choisir de vous asseoir confortablement le temps du trajet ou de vous accrocher fermement à la barre de pole dance à votre droite… Mais bon, avec un Kiwi qui danse la Macarena sur du Cindy Lauper à côté, avez-vous vraiment le choix ? L’avantage, c’est qu’on rencontre des personnes de tous horizons plutôt loquaces et particulièrement joviales. À croire que tout le monde participe à un enterrement de vie de jeune fille géant…
Vaiana’s, le Hula Bar, le On the Rocks, les spots en bord de plage se succèdent et rivalisent par leur ambiance. Mais, à dire vrai, ce qui vaut vraiment le détour, c’est ce bus magique qui, telle une DeLorean, vous ramène dans les années 1980. Le vent dans les cheveux, les touristes qui vous racontent leur histoire, les locaux qui partagent leurs expériences, tout est simple et naturel. Avec sa triple casquette de DJ, moniteur de centre aéré et chauffeur de salle, notre « auntie » n’a pas le temps de s’ennuyer, elle veille à ce que ses passagers remontent dans le bus et arrivent à bon port à l’issue de la soirée. Où qu’on aille, on se sent en sécurité, et c’est un paramètre qui a toute son importance au moment de choisir sa destination.
Dernier arrêt, tout le monde descend. On regagne nos chambres, on se démaquille, on s’hydrate et on pense à mettre son alarme pour ne pas rater le petit-déjeuner buffet et avoir le temps de peaufiner son bronzage.
Meitaki Maata !
Réveil un peu rude, direction le marché de Punanga Nui pour distribuer des free hugs, boire des smoothies frais et manger des avocado toasts. Et puis, on n’a jamais assez de pāreu et il reste encore un peu de place pour un magnet sur le réfrigérateur… Rien de tel qu’une petite sieste sur un sable tout doux pour reprendre des forces et réfréner ses pulsions d’achat.
Au programme de cet après-midi : jet ski, kite surf et croisière sur le lagon, le public est partagé et cette fois encore le vote n’est pas unanime, mais l’île est tellement petite que, même dans l’eau, nous arrivons à garder un œil les unes sur les autres. Et de toute manière, vu l’ambiance colonie de vacances qui règne sur le bateau, elles arrivent très bien à se faire entendre.
Une session karaoké chez Charlie’s, un burrito, une dernière margarita à La Casita et il est déjà l’heure de rentrer chez nous. Pour ressentir l’esprit de Rarotonga, il vous faut cocher toutes ces cases, goûter à toutes ces saveurs, vous arrêter à chaque stand et prendre le temps d’échanger avec les locaux.
Quelque chose nous dit que ce Very Good Trip ferait un très bon slide pour un diaporama…
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