On l’avait déjà rencontré en 2020. Il avait 17 ans et se réveillait à peine de sa sieste, posé tranquillement chez ses parents. Mais derrière sa nonchalance et son détachement, se cachait un champion. Un amoureux des vagues, de l’océan, qui ne loupait aucun gros swell, vivait au rythme de la mer et surtout caressait l’espoir de faire partie des meilleurs surfeurs mondiaux. C’est chose faite ! En partie du moins. Kauli Vaast a remporté la médaille d’or. Il n’est pas encore qualifié sur le Championnat du monde et compte bien y arriver. Mais déjà il fait partie des meilleurs mondiaux. C’était le 5 août. Un jour que certains aimeraient bien voir devenir férié pour se souvenir de cette victoire ! Deux tubes presque parfaits et un quart d’heure d’une mer d’huile, comme si Teahupo’o en avait vu assez. Pas question de donner l’opportunité à Jack Robinson de battre l’enfant du Pays. Quand la cloche de la fin du heat retentit, c’est le soulagement, la joie, l’éclatement. « On a gagné ! » hurle-t-il au micro de Polynésie La 1ère. « Je ne sais pas quoi dire ! » dit-il submergé par l’émotion. Et les images commencent à tourner sur les chaines nationales. Kauli Vaast est partout : l’enfant de Teahupo’o a été sacré sur sa vague. Il part à Paris fêter sa médaille, surfe sur la Seine, surfe sur la foule qui le porte sur un paddle gonflable… Une vraie fête, mais sa tête ne tourne pas. « Je ne pensais pas qu’autant de monde avait suivi le surf. Les gens me reconnaissaient dans la rue, ils me parlaient de ce tube noté 9,50 lors de la finale. C’était un accueil de fou et plein de surprises à chaque fois. J’ai pris beaucoup de plaisir dans ces célébrations. Être avec des gens sur des plateaux que je ne voyais qu’au travers de la télévision à la maison… C’était que du kiff ! » Il rigole en disant que deux, trois jours avant, il était chez lui, à Teahupo’o, en train d’écailler du poisson et qu’il s’est retrouvé à assister à une finale de basket des JO entre Léon Marchand, Teddy Riner et Antoine Dupont. « Tu vois toutes ces légendes… Ça met des étoiles dans les yeux. En fait, ce sont des athlètes qui ont des objectifs précis, ils sont naturels et spontanés. Ils étaient une motivation pour moi lors de la compétition. Voir Léon Marchand gagner, Teddy Riner gagner… Teddy Riner, je n’avais aucune idée de la taille qu’il faisait (2,04 mètres, ndlr), il m’a pris dans ses bras et m’a félicité. »
Le surf, jeune discipline des JO, n’est pas forcément connu par les spectateurs de Paris, mais l’enthousiasme a été le même que pour les autres sports. Et surtout, tous ont été fascinés par la beauté du site, la baleine qui a sauté lors des demi-finales femmes… « D’ailleurs, Tony Estanguet a parlé de cette baleine dans son discours de clôture. Les gens venaient me voir, ils étaient intéressés par le “mana”. » Et c’était le bonheur de partager tout ça sur les plateaux télé avec sa simplicité et son sourire contagieux, sans jamais fanfaronner de ses exploits. De retour au fenua, il a reçu les médias pour raconter encore la compétition, Paris, ses espoirs pour les années à venir. Il avoue qu’il…
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